Quoi que vous fassiez, vous devez continuer à avancer…

Pourquoi des citoyens engagés autour du mouvement #NousSommes, qui ont mené une bataille électorale locale, décident d’aller prendre des coups plutôt que d’arrêter ?  

Pour des strapontins ? Quand on n’a jamais fait de politique et qu’on est hors réseaux comme nous ?  Ça tient pas … 

Alors pourquoi ? Tout simplement parce que nous ne pouvons pas leur laisser le pouvoir plus longtemps, car sans pouvoir pas de changement !

Chaque élu va compter. Chaque élu issu de nos rangs est un politicien vicié en moins dans NOTRE conseil municipal, le conseil des montpelliérains et des montpelliéraines.

Au soir du 1er tour de cette élection insincère, perturbée par la mauvaise gestion du covid du gouvernement, nous avons raté le 2ᵉ tour à 370 voix. 

Vous êtes nombreux et nombreuses à nous avoir dit que vous n’aviez pas pu voter dans ces conditions.

Il y avait deux choix possibles :

  • Laisser les montpelliérains, notamment les plus fragiles, face à trois offres insatisfaisantes 
  • Ou continuer le combat par d’autres moyens 

Collectivement, démocratiquement et de manière transparente, nous avons fait le choix, via un vote interne solennel, de poursuivre la lutte pour changer la vie des gens et notamment les plus fragiles d’entre nous. 

À la manière d’un Winston Churchill nous avons dit : “Never, Never, Never Give Up”

Nous avons essayé tant bien que mal de faire entendre raison au candidat du système PS mais à quoi bon ? 

  • Face à la discrimination organique du PS autour de candidats et de candidates frappés d’oukaze à cause de leur convictions religieuses ou politiques
  • Face à son refus de stopper les pratiques douteuses d’antan : Proposition de strapontins,  intimidations politiques, mépris politicien envers de simples citoyens engagés
  • Face au manque d’engagements forts autour de l’écologie :  Refus d’abandonner le contournement routier 
  • Face au reniement de son propre programme et cela avant même son entrée en fonction : par exemple avec l’abandon de la gratuité des transports 
  • Et surtout face au refus d’une démocratie municipale réelle, impliquant le partage des responsabilités métropolitaine et municipale

Face à cette impasse nous avons pris une décision audacieuse.
Des décisions comme celle-ci, nos amis à Barcelone en ont pris plusieurs, notamment lorsqu’ils ont été élus avec les voix de Manuel Valls. Ça a choqué, troublé, interrogé… Mais aujourd’hui ils continuent à changer la vie des gens et rendent tous les jours Barcelone plus résiliente.

C’est ça le courage ! 

Ces garanties démocratiques refusées par le candidat du système PS, aussi surprenant que cela puisse être, nous les avons trouvé avec l’équipe du candidat Mohed Altrad. 

Bien sur nous évoluons dans deux univers différents. 

Mais face à une situation exceptionnelle, décision exceptionnelle, et cela de part et d’autres.

Les choses ont été posées sur la table de manière claire et sans ambiguïté autour de 3 points clés qui font consensus :

1/ Un plan de relance keynésien et écologique pour notre ville pour faire face à la crise à plus de 1 Milliard et des engagements programmatiques sociaux et environnementaux forts 

2/ Le partage des pouvoirs métropole / mairie pour en finir avec le pouvoir autocratique du système PS qui fragilise notre ville

3/ Les moyens d’appliquer notre politique 

En effet sur 45 élus de la majorité, nous disposeront de 22 élus, ce qui empêche toute gouvernance autocratique et permet de rompre avec la gouvernance solitaire héritée des politiciens professionnels que sont Mickael Delafosse et Phillipe Saurel. 

Ainsi nous avons fait notre la devise du révérant Martin Luther King : Si vous ne pouvez pas voler, alors courez ; Si vous ne pouvez pas courir, alors marchez : Mais quoi que vous fassiez, vous devez continuer à avancer.

Alcibiade et Périclès

Petit coup de rétroviseur dans l’histoire de la cité dont nos démocraties se réclame, Athènes, et en particulier sur deux personnages politiques qui ont marqués le destin de la ville grecque :

Périclès et son turbulent neveu Alcibiade

Le premier est l’homme qui a approfondit la démocratie athénienne en prenant une mesure dont nous devrions nous inspirer.

Il réduit l’indemnité des élus (le Misthos) à deux oboles par jour. Cette mesure renforce la représentativité et la participation du plus grand nombre, le misthos devenant intéressent pour les classes populaires de l’époque et peu intéressent pour les plus nantis qui délaissent les postes d’élus de la cité.

Pour le même raison et en espérant les même effets il serait salutaire de s’inspirer de Périclès. Notamment en mars 2020 pour les prochaines municipales pour réduire l’indemnité des élus. Périclès à régénéré la démocratie athénienne qui s’était sclérosée de la mème manière que la notre, par la main mise des notables sur la vie de la cité au dépend des autres habitants.

Mais la démocrate est un effort constant sur la durée, qui réclame une grande vigilance tant le vice du pouvoir est inhérent chez les notables qui nous dirigent.

Une génération plus tard, le propre neveu de Périclès deviendra le parangon de contre tout ce quoi il c’est battu. Le jeune homme pourtant reçu la meilleur instruction possible son précepteur ne fut autre que Socrate. On dit de Alcibiade qu’il avait tout pour lui, la beauté, l’intelligence, grand guerrier et excellent stratège il était un formidable rhéteur formé par les plus grand.

Il devait être le plus grand dirigeant de la cité athénienne de tout les temps.

Mais plus grande que ses qualités c’est sa soif de pouvoir qui causa sa chute.

Il trahit sa patrie pour rejoindre Sparte alors en pleine guerre avec sa rivale Athènes et allant jusqu’à se mettre au service de l’ennemi juré de la Grèce toute entière qu’était la Perse.

La vie de Alcibiade est le reflet de nos politiciens d’aujourd’hui comment ne pas pensé à votre maire, au président, à un ancien premier ministre… Il est temps d’en finir avec ce paradigme et à la place réhabilité a vertu en politique.

D’en finir avec Alcibiade et réhabiliter Périclès…

Ce que je dois à Michéa

À l’occasion de la sortie du livre de Kevin Boucaud-Victoire sur Jean-Claude Michéa voici un témoignage de ma part sur : 

 Ce que je dois à Michéa…

Comment un jeune des quartiers populaires et fils d’ouvrier immigré algérien a pris pour boussole politique et intellectuelle l’orwellien Jean-Claude Michéa ?

Jean-Claude Michéa est un fil rouge qui me suit depuis mon adolescence. Mon premier livre politique fut Impasse Adam Smith offert par son éditeur, le légendaire Alain Martin, fondateur des éditions « Climat » et père d’un de mes meilleurs amis.

Ma première lecture date de 2002 et fut ardue pour un adolescent, curieux de la chose politique, certes, mais manquant encore de références nécessaires. Malgré cela, la radicalité du discours contre le capitalisme me forgea un point de vue et la notion orwellienne de « Common Decency » résonna dans mon quotidien d’habitant d’un quartier populaire. Mais les jeunes années sont propices à d’autres sujets et je revins à ses ouvrages bien plus tard.

Mais cette époque marqua aussi un rendez-vous manqué avec Jean-Claude Michéa. En effet, il aurait du être le prof de philo que je n’ai jamais eu. Les conseillères d’orientation me refusèrent mon lycée de secteur, le prestigieux et bourgeois Lycée Joffre, pour faire une filière pro dans un lycée perché dans la garrigue en dehors de la ville. Pendant ce temps, le fils d’une députée que je connais bien a eu une « dérogation » pour ce lycée alors qu’il dépendait du lycée pro où j’allais.

J’ai appris récemment qu’il a brûlé tous ses cours de philo lors de son départ à la retraite. J’en éprouve une grande peine et une grande colère…

Ayant repris mes études en psychologie sociale à l’âge de 25 ans, je pris le temps de relire Michéa en parallèle de ma « remise à niveau » d’auteurs et penseurs académiques dont je fus privé en raison du cursus que je vous ai décrit plus haut.

Cet approfondissement me permit de théoriser de manière solide ce rejet de la gauche que j’éprouvais tout en n’ayant aucune tentation droitière. En effet, beaucoup de personnes de ma condition furent touchées par le discours de Sarkozy sur le travail : le fameux « travailler plus pour gagner plus », et la promesse de la reconnaissance sociale par le travail. C’est un discours qui a encore fait son effet dans les quartiers populaires lors de la campagne d’Emmanuel Macron, notamment autour de la figure de l’auto entrepreneur.

Pour ma part, si je partageais l’analyse de mes congénères sur la Gauche, l’oeuvre de Jean Claude Michéa m’a protégé de ce glissement vers le mythe du « self made man » promu par le leader de la Droite devenue Président.

Grâce à l’œuvre du philosophe tout était clair pour moi. La Gauche et le socialisme sont deux choses différentes d’un point de vue historique et ontologique. La Gauche, fille des Lumières, porte en elle le libéralisme et le progrès, ce qui a généré les arguments rendant possible l’imposition du capitalisme. Il faut la distinguer du mouvement socialiste, dans lequel je m’inscris pleinement, qui ne se réclamait pas de la Gauche, car la dichotomie est différente. Il n’oppose pas la Gauche à la Droite, mais bien le monde du travail face au monde de l’argent roi. Ce mouvement socialiste c’est, entre autre, les mouvements ouvriers du XIXe et XXe siècles, la Commune de Paris, … Pour ce dernier, si face à la Réaction les deux courants pouvait s’allier, c’est bien la gauche « versaillaise » qui a fait tirer sur les communards. Mais c’est aussi cette certaine Gauche qui se lança dans la colonisation, qui trahit le programme commun, qui fit le CICE, qui généra Macron…

Cependant, on peut me rétorquer que la Gauche c’est aussi le grand Jaurès, le Front populaire et la défense de Dreyfus. Il est vrai que tout est subtil et contextuel, mais la thèse essentielle qu’il faut retenir est que le mouvement ouvrier, pendant des décennies, ne se réclamait pas de la Gauche, alors que les Républicains et les Radicaux étaient animés par un certain libéralisme économique, en opposition au conservatisme et royalisme de la Droite de l’époque. Cette analyse adouci mon ressentiment notamment auprès des gens qui eux, sincèrement, se réclament de la Gauche. J’ai compris que les va et viens de l’Histoire et la confusion qui en résulte ne peut être imputée à ces gens qui sont depuis mes camarades dans la lutte.

En revanche, mon ressentiment contre les « sociaux-libéraux » qui se jouaient des concepts selon leur place dans l’échiquier politique ne fit que croître, à tel point que je pense que la disparition de leurs structures de l’espace politique doit être la priorité de notre camp pour conquérir le pouvoir.

J’ai pu articuler la pensée de Michéa avec d’autres auteurs qui forment maintenant ma colonne vertébrale intellectuelle comme MacLuhan et sa vision post moderniste, Mitzberg et sa vision de l’organisation dans cette même époque contemporaine, Machiavel et Sun Tsu pour leurs enseignements stratégiques intemporels. Il y a aussi Alinsky, haït pendant des décennies par la gauche américaine , Ibn Rushd qui fut ma porte d’entré (peu usitée) pour la pensée matérialiste et plus récemment Servigne.

Pourtant, il existe des analyses du vieux sage sur lesquels je suis quelques peu dubitatifs. Sa méconnaissance de l’Islam par exemple rend caduque sa critique, ou l’insistance de la critique sur certaines personnalités me semble pas toujours opportune même si elles doivent renfermer certaines vérités. Mais les apports de sa réflexion sont telles que cela est vite dépassé.

Enfin, Jean-Claude Michéa vous fait découvrir tout le monde intellectuel de son « maître à penser », George Orwell. Rien que pour cela, son œuvre est indispensable.

Voilà ce que je dois, moi, un jeune issu de la classe prolétaire et immigré, à ce philosophe qu’est Jean Claude Michéa.

Rhany Slimane

RIC communal, conseils de quartiers souverains et autres mécanismes, pour un contre pouvoir populaire par le bas

Le rôle des citoyens dans la prise de décision politique est discuté depuis toujours mais rarement de manière effective, même dans le pays de la révolution et de la démocratie qu’est la France.

Les hommes et les femmes politiques ont dans leur volonté de conquérir et gérer le pouvoir, ont toujours perverti les envies du peuple d’exercer sa souveraineté promise depuis la fin de l’Ancien Régime.

La nouvelle irruption du peuple français dans sa propre histoire politique, sous la forme des gilets jaunes, souligne à nouveau sa soif de liberté et de contrôle sur son destin. Le référendum d’initiative citoyenne (RIC) est l’expression d’une forme de démocratie directe et de contre pouvoir populaire.

Pourtant, à tous les échelons de l’Etat, des formes de participation populaires ont été mis en place. Au vu de la colère du peuple français, du rejet des corps intermédiaires et des ses représentants, nous pouvons dire sans prendre trop de risque que ces initiatives furent un échec.

Les promesses de démocratie renouvelées se sont heurtées à l’incapacité des initiateurs à maintenir la participation populaire. Ce genre d’initiative demande une véritable réflexion et une mise en œuvre de moyens facilitant la participation, en particulier celle des milieux les plus populaires, mais surtout par le manque de place laissé à l’expression citoyenne réelle et ceux à tous les niveaux. Partout, des serviteurs zélés du contrôle du peuple par des mécanismes imaginés, mis en place et maîtrisé par l’élite, se dressent entre le peuple et sa souveraineté, du parlement européen fantoche, aux ordres des technocrates aux conseils de quartier verrouillés par la mairie du coin.

Le gouvernement et sa majorité ont refusé la proposition de notre groupe parlementaire instaurant le RIC. Ils bloquent ainsi la traduction à l’Assemblée de la volonté populaire qui s’exprime tous les samedis en France depuis novembre, dans le souhait de voir l’instauration d’un contre pouvoir populaire qui « hérisse» le Premier Ministre.

Toujours agiles face au blocage de la caste au pouvoir, nous devons, nous citoyens, à l’échelon local, contourner le blocage institutionnel et irriguer par le bas la Nation et permettre l’irruption de la volonté du peuple dans les institutions.

Un élément fort serait l’instauration d’un RIC municipal (ainsi qu’aux autres échelons), encore plus facile à mettre en place qu’au niveau national. La question de la remise en cause des droits qui ferait (soit disant) débat, ne se pose pas. Il dépend seulement du courage politique des élus qui mettraient le droit de révocation et le veto populaire sur des décisions d’une majorité municipale ainsi qu’une capacité d’impulser des votations populaires sur les problématiques de la ville.

La liberté communale peut se retrouver vivifiée mais plus que idéologique, cette proposition se veut pragmatique. Si c’est pas par le haut que peut émerger un contre pouvoir populaire, alors, ça sera par le bas…

Il serait une erreur de penser que cela ne serait qu’une victoire au rabais ou un combat gadget. Selon le rapport du GIEC sur le changement climatique, 70 % des mesures se prennent au niveau local. De plus, elle serait une expérience pour convaincre l’idée de la nécessité du RIC au plus haut niveau de l’Etat et permettrait à des milliers de citoyens de participer à la vie de la Cité et de gagner en pouvoir d’agir.

Nous devrions également sans attendre d’avoir différent leviers de pouvoir, évaluer et dénoncer les supercheries mises en place par le pouvoir ayant pour but de faire croire à un partage de la souveraineté.

Actuellement, les conseils citoyens et de quartier n’ont aucun pouvoir. Il est urgent de les doter d’un budget participatif et de les sortir du rôle consultatif pour en faire un organe décisionnaire et sortir de la mascarade démocratique qui nous est servi par les élus actuels.

Dans la ville de Montpellier, l’exemple est parlant. Le Maire de la ville, Philippe Saurel, soutien de la première heure du président Macron (après avoir trahi son ami Manuel Valls), s’est fait élire sur un programme épais de 7 mesures, avec un ethos de jeune premier de la classe malgrés ses nombreuses années d’élu dans l’ombre de George Frêche, avec une pseudo rupture avec le PS local.

Il lui fallait un cheval de bataille. Il choisit la « démocratie participative », devenue un poney de fête foraine une fois au pouvoir.

Bien sûr, il y a des réunions de « concertation ». Des centaines paraît-il, mais ce ne sont que des concertations, à aucun moment le peuple est souverain. Ce sont de véritables matrices des débats nationaux au plan local, une agora où les mots s’évaporent et rien ne change en vous faisant croire que votre avis compte, alors que tout est cadré par la bureaucratie.

Mais attention, ce n’est pas seulement un accroissement de la souveraineté de ces structures et de ces participants qui seraient la panacée. La capacité à impliquer les catégories sociales les plus éloignées de la vie de la cité est déterminante, les politiques se cachent bien de proposer des solutions concrètes. Pour cela, des pistes de réflexions existent, elles sont connues, apparaissent dans multiples rapports et elles sont volontairement non appliquées par nos gouvernants locaux.

Les travaux de la sociologue américaine Sherry Arnstein sur l’échelle de la participation, permettent d’évaluer les procédures se réclamant de la participation citoyenne. Elle met en lumière le niveau de la “manipulation” où les citoyens sont invités à participer sans que leurs avis soient pris en compte, et dont le seul but du projet est de faire la promotion de ses initiateurs à une échelle où le contrôle du projet par les citoyens est total, avec l’indépendance et les moyens que cela nécessite.

Dans ce monde post moderne, où internet agit comme l’extension de nos sens et permet de nouvelles formes d’implications du peuple dans la gestion de sa vie, la question est comme toujours politique. Ceux qui sont au pouvoir accepteront-ils un nouveau contre pouvoir, qui est cette fois ci directement l’expression du peuple ?

Car comme le disait Jean Luc Mélenchon à l’Assemblée lors de la proposition du RIC : « Aucun pouvoir n’est au dessus du peuple »

Alors on va les contraindre…

[Reportage] France Culture sur nos méthodes d’auto-organisation

Au début de l’année 2018, la rédaction de France Culture a réalisé un reportage sous forme de regard croisé entre les pratiques militantes de En Marche et les nouvelles pratiques militantes de la France Insoumise que nous portions ma camarade Nathalie Oziol et moi-même.

On est toujours là, avec la même envie, la même niak, à taper aux portes, organiser des caravanes thématiques, inscrire les citoyens sur les listes électorales, parler aux gens, s’intéresser à leurs problèmes. Pas avec la prétention de pouvoir tout changer ou avoir la vérité absolue, mais plutôt de porter l’idée qu’ils nous faut nous organiser, nous, le peuple, car nos intérêts divergent avec ceux qui nous gouvernent et nous dominent.

https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/la-republique-en-marche-la-france-insoumise-les-militants-du-nouveau-monde

PS : épargnez vous le débat après le reportage… 😉

Le bon sens populaire, avec ou sans effondrement…

S’il y a une chose importante, en plus du combat politique, c’est de participer à promouvoir une idée de la fraternité appliquée, concrète et populaire que l’on retrouve dans les écrits du génial George Orwell sous l’appellation “Common Decency” que je traduirais par le bon sens populaire. L’idée que dans le peuple, il y a une forme de “socialisme du vécu”, “une pratique traditionnelle de l’entraide et du coup de main”. C’est la confiance mutuelle incarnée et aussi une forme de conservatisme positif incarnée dans la devise de notre nation par une partie de sa devise, fraternité, qui se manifeste dans les mécanismes d’entraides de notre patrie qui nous sont chers (sécurité sociale, système de retraite, allocations familiales…)

Notre époque est à ce point viciée que l’individualisme véhiculé par le modèle capitaliste a fait reculer ce bon sens populaire. Il faut revigorer cette esprit d’entraide, premier pas vers une conscientisation massive. Un autre homme du début du XXe siècle l’a théorisé dans ses manuels pratiques. Cet homme est Saul Alinsky, le théoricien de l’auto organisation qui, à partir d’affects puissants comme la colère, arrive à créer des fraternités citoyennes qui se forgent dans la lutte contre les injustices. Ces techniques marchent plus que jamais et restent l’un des meilleurs moyens de redynamisation sociale que j’ai pu voir. La lutte est structurante et crée des liens puissants, même chez des gens qui ne s’entendent pas.

Il faudra pousser ce bon sens populaire à son paroxysme pour abattre tous les verrous qui empêchent la souveraineté populaire d’émerger. Le personnel politique actuel étant l’un des ses verrous. Mais le principal ennemi pour nous n’est pas là. Ce sont notre mode de vie dicté par une économie de l’offre déréglant la planète, en particulier le climat qui doit être notre priorité absolue. A ce stade, les probabilités d’effondrement global de notre société est selon certains, le scénario le plus probable à moyen terme. Le rapport du club de Rome de 1972 qui étudiait, déjà, les dynamiques de nos systèmes sur 150 ans prévoyait, par un modèle scientifique robuste, un effondrement dans la première moitié du XXIe siècle… Nous y sommes. Beaucoup pensent que cela relève de la science fiction. Pourtant, de nombreux facteurs prouvent que notre modèle civilisationnel d’expansion infinie dans un monde fini est bel et bien réel.

Nicolas Hulot l’a avoué lors de sa démission, on ne peut pas, dans une logique néo-libérale, tenter quoi que ce soit qui aurait pour objectif de changer la donne au niveau de notre système de production, de même que le carcan européen et son amour aveugle de la rigueur au mépris du peuple (mais jamais des créanciers). Pour inverser la tendance, il faudrait littéralement passer dans une forme “d’économie de guerre” les moyens de production qui ne dépendent pas du pétrole (entre autres). Ils sont peu nombreux mais malheureusement urgemment nécessaires.Il y a d’énormes marges de manoeuvre pour nous sauver de ce désastre. Par exemple , produire moins de viande et de poisson et également veiller sur le gaspillage alimentaire. Nous jetons la moitié de ce que nous produisons !  

Pour empêcher un éventuel effondrement ou pouvoir vivre avec il n’y a qu’une seule stratégie qui prévaut. L’entraide.

Ce n’est pas un truisme de Miss France, mais une vraie philosophie politique (voir plus pour certain) qu’il faut remettre au centre de tout. L’entraide qui découle du bon sens populaire de toutes les façons s’impose à nous, de gré ou de force, car elle reste le moyen le plus efficient de survivre. Il a été étudié que dans toutes les catastrophes comme l’ouragan Katrina, les actes d’altruistes étaient beaucoup plus présents au fur et à mesure que l’on s’approche de l’épicentre de la catastrophe. La mythologie libérale justifie son maintien par l’idée que l’humain est intrinsèquement égoïste, devant survivre à la loi de la jungle. Mais ceci est faux.

Si une force “écosocialiste”  prend le pouvoir, les intérêts privés seront tellement menacés que sans un soutien populaire, rien ne sera possible. En effet, il serait tromperie de faire croire que seul un mouvement politique pourrait changer les choses en profondeur, seul le peuple le peut.  Et pour cela, il faut que des pans entiers qui le composent sortent de leur torpeur, renoue avec le goût du changement et d’une certaine conscientisation par le biais de la renaissance ce bon sens populaire qui reste notre meilleur bouclier.

Malgré tout cela, il est possible que nous n’y arrivons pas, et que notre planète réchauffée libère, par exemple, le méthane pris dans le sol gelé sibérien. De ce fait, le sort de notre civilisation est réglé. Même dans ce scénario d’effondrement total, il pourrait rester quelque chose, la seule chose d’utile à notre espèce, l’amour de l’autre ou au moins l’entraide qui résulte du bon sens populaire.  

Lettre ouverte à Monsieur le Maire de Montpellier

Monsieur le maire de Montpellier Philippe Saurel

 

Par cette présente lettre je voudrais attirer votre attention sur la propagation d’un message islamophobe et conspirationiste sur les réseaux sociaux qui valide l’idée que les mairies européennes dirigées par un musulman seraient tombées dans un projet de “soumission” de  la communauté musulmane.

 

Une membre éminente de votre équipe, madame Chantal Lévy-Rameau, qui cumule de nombreuses charges dans votre équipe municipale et dépositaire du mandat de conseillère départementale sur le canton 1 de Montpellier (Paillade-Grabels), a propagée ce message qui va à l’encontre des valeurs de notre république et de la tradition d’ouverture de notre ville, Montpellier, qui remonte à sa fondation au moyen age.

 

Mais nul besoin de remonter à l’ancien régime, le cadre de notre république suffit. La religion est une affaire privée, de ce fait, quiconque peut prétendre à un mandat sans que sa foi réelle et supposée lui soit rattaché. Et encore plus sordide, le fait de propager l’idée qu’une communauté aurait un agenda secret visant “à soumettre” le reste de la communauté nationale est un procédé dont l’Histoire de l’humanité regorge d’exemples funestes.

Cette idéologie remet en doute la participation à notre démocratie de certains citoyens dont on se plaint à tort et à travers de leur inertie citoyenne. Comment voulez vous que ce genre de sophisme agisse sur ces populations autrement qu’en créant résignation et/ou colère.

J’en parle librement, étant moi même au premier plan concerné.

 

Je vous demande par avance de m’excuser de parler de moi, mais comment un jeune citoyen, ancien abstentionniste, décidant de s’engager dans un mouvement politique et postulant à la députation européenne doit prendre ce genre de phrase propagée par une élue de la ville ou il est né ? Dois je passer ma vie à être suspecté de vouloir propager la “soumission” à l’Islam de toute la société, moi et tout les gens qui serait plus ou moins jugés proche de cette religion ?

 

Si d’aventure vous n’agissez pas dans le sens de la sanction de ce genre de pensée de ceux et celle qui la propage autour de vous, je devrais pour le coup vous compter parmis les ennemis de la République, car vous trahirais le mot le plus fondamental de notre devise, fraternité. Là ou il n’y a pas de fraternité, il n’y pas d’amour et donc pas de société civilisée.

 

Ainsi il est de votre responsabilité de retirer toutes les délégations de madame Levy-Rameau. Cette dernière ne peut plus assumer moralement et politiquement quelques missions que ce soit au nom des montpelliérains. Il en va de votre crédibilité de maire et de président métropole de vous dissocier de ce genre de pensée.

 

En tout cas, sachez que votre collaboratrice m’a donné encore plus envie de m’investir dans l’avenir de notre cité, et particulièrement pour les quartiers populaires dont je suis issus,  ne serait ce que pour combattre les personnes qui soutiennent ce genre d’idéologie et assurer à nos enfants un environnement fraternel.

 

Respectueuse

 

Rhany Slimane

Montpelliérain et Candidat aux élections européennes pour la France Insoumise “Maintenant le peuple !”

 

A nous de tracer la ligne !

 

Emmanuel Macron a décidé de désigner le président hongrois Orban et le Ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, comme ses adversaires politiques. Ceci est cocasse. La ligne que Macron trace entre les deux idéologies politiques que sont les libéraux et la nouvelle extrême droite européenne c’est au mieux de la poudre de perlinpinpin.

En effet la loi “asile et immigration” n’a rien à envier aux lois et positions prises par les gouvernements du pacte de Visegrad ou par Matteo Salvini. Et pourtant, le président s’évertue de jeter dans les bras de cette nouvelle extrême droite européenne des millions d’électeurs. Pas seulement en France, mais aussi dans toute l’Europe en refusant de reconnaître qu’il existe un autre chemin en dehors de l’autoroute du libéralisme ou de la sortie de route (peut être nécessaire) que constitue un Frexit.

Que l’expression de la crainte de la vague migratoire serait sa némésis politique alors qu’une attitude responsable serait de centrer le débat sur les RAISONS de la migration et non sur l’arrivée de migrants.

Ces raisons, lui comme nous, nous les connaissons. Il s’agit de la déréglementation du droit international par les guerres illégales de déstabilisation (Irak, Libye…) mais surtout le maintien de la jungle qu’est le libre échange et le modèle consumériste qui affame des peuples entiers en empêchant l’émergence de leur économie.

 

De plus, la désignation de Salvini comme “grand Satan” par le président français est osée. Salvini doit, lui, son excellent score à Emmanuel Macron et à Hollande. Comment oublier la fermeture de la frontière à Ventimiglia. J’ai encore le souvenir du port de Genova, de nuit, rempli de migrants dormant à même le sol où agissaient des anonymes génois avec des bouteilles d’eau s’occupant de ces malheureux en plein coeur de la vague migratoire.

Quand Salvini accuse les États membres, et en particulier la France, de ne pas avoir joué leur rôle dans l’accueil des migrants, il a raison. Aussi désagréable que puisse être de donner raison à cet homme. Le sentiment d’abandon des Italiens a été directement alimenté par Hollande et Macron et de cela il n’y a aucun doute.

 

Vous comprendrez que la ligne de démarcation politique que veut tracer le chef de l’État est illusoire.

 

Les forces politiques qui n’ont d’autre but que de faire survivre un systeme qui opprime le peuple pour le bénéfice d’une caste de grand riche, sont issu du meme moule. Macron est de la meme caste que Alice Weidel, cette jeune femme est la leader du mouvement d’extreme droite AfD au Bundestag.

Formée dans la finance chez Goldman Sachs, jeune et dynamique, parlant couramment le mandarin, elle est une gagnante de la mondialisation. Elle considère que les pays européens doivent être garant du libre échange et d’une défense commune. Elle applaudit l’idée de station de triage de migrants en dehors de l’Union européenne, une idée d’Emmanuel Macron… Voyez-vous une différence d’objectif avec le leader des “progressistes” ?

Bien sur qu’ils ont des différences idéologiques fortes mais le projet est le même, protéger le système.

La France Insoumise et ses alliés de “Maintenant le Peuple”, doivent, et ils le font, tracer la ligne de démarcation entre ceux qui veulent s’attaquer aux raisons des crises qui traverse notre continent (migratoire, économique, écologique) et non à leurs conséquences (Migrants, pauvres etc…. )

Nous sommes porteurs d’une vision cohérente de ce que doit être notre société où on accueille celui dans le besoin quand il se présente à notre porte, mais qui fait tout pour que ce dernier n’ait pas à partir de chez lui sous la contrainte. Ce bon sens, cette “common decency” comme dirait George Orwell, est le centre de notre philosophie ainsi qu’en quelques sortes la craie qui trace la ligne qui nous sépare de nos adversaires politiques qui s’auto alimentent de ces tragédies et nous mènent vers notre perte.

 

Ne nous faisons pas avoir par Macron avec son couteau sur la jugulaire le moment du vote. Ce choix que l’on nous impose depuis trop longtemps : l’intérêt des riches ou les rascistes, Moi ou le chaos.

 

Il nous a fait le coup une fois, mais pas deux. Et pour éviter cela, traçons la ligne nous-même.